Fiches de dangers

   Renforcer la culture de la prévention 

 

  L'AFTIM Bossons Futé est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique.  

 

 

 

                                                                                                       

Tabac et tabagisme

FICHE DE RISQUE BOSSONS FUTE N°168

1.CONTEXTE

1.0. DEFINITIONS

  • Le tabac est un produit psychotrope élaboré à partir d'une plante tropicale originaire d'Amérique du sud.
  • Le tabagisme peut être défini comme une « intoxication aiguë ou chronique ou aigue  de nature physiologique et  psychique provoquée par l'inhalation de tabac ». Par extension, le terme tabagisme désigne de manière générale la consommation de tabac.
  • Le tabac peut être inhalé, mâché ou prisé. Dans le monde, le tabac est principalement fumé, sous forme de cigarettes, de cigares, avec une pipe ou un narguilé.
  • Le tabagisme peut être actif ou passif :
    • Actif : fumées inhalées par les consommateurs du produit ;
    • Passif : fumées inhalées involontairement par des non-consommateurs exposés au produit.
  • On distingue 3 courants de fumée :
    • Courant principal : fumée inhalée par le fumeur (courant du tabagisme actif)
    • Courant secondaire : fumée rejetée par la combustion du tabac (courant du tabagisme actif et passif) ;
    • Courant tertiaire : fumée rejetée par le fumeur (courant du tabagisme actif et passif).
  • La composition des fumées diffère selon le courant : les courants secondaires et tertiaires sont plus concentrés en tabac et en agents chimiques.
  • La population de fumeurs et divisée en trois catégories :
    • Fumeur : personne qui fume, même de temps en temps ;
    • Fumeur occasionnel : personne qui fume moins d’une cigarette par jour ;
    • Fumeur régulier : personne qui fume au moins une cigarette par jour.
  • En France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable (environ 73 000 décès par an). Il s’agit d’un problème majeur de santé publique.

1.1. NATURE DES DANGERS LIES AUX CONSOMMATIONS DE TABAC

  • Le tabac est un danger pour deux raisons : le risque d'apparition d'une dépendance et les risques sur la santé des produits chimiques le composant ou apparaissant à la  combustion.
  • La dépendance dépend de plusieurs facteurs
    • la nicotine et les additifs rajoutés par les industriels
    • le contexte économique et social de la consommation de tabac (lutte contre le stress, recherche de convivialité ...)
  • Les risques chimiques
    • Le tabac 
      • Une cigarette contient du tabac, de la nicotine et des agents de saveur et de texture. Parmi eux, environ 4000 substances chimiques ont été identifiées, dont :
        • 250 classées dangereuses pour la santé ;
        • 40 classées cancérogènes.
      • Le traitement agricole et le processus de fabrication du tabac influent sur la composition des produits tabagiques et la concentration en substances nocives. L’utilisation d’engrais et de pesticides dans la culture du tabac et de produits chimiques dans les processus de fabrication, tel que des arômes ou de l’ammoniac, augmente le nombre d’éléments pouvant engendrer des risques pour la santé.
      • La nicotine, présente naturellement dans les feuilles de tabac, est la substance qui provoque l’addiction au produit.
      • Des additifs sont incorporés dans les cigarettes industrielles. Ils sont ajoutés pour faciliter l’inhalation des fumées et favoriser l’absorption de la nicotine.
      • Les goudrons sont des mélanges complexes formés par la combustion du produit. Les goudrons se forment à l’endroit de la combustion de la cigarette et libère leurs composants chimiques dans les fumées.
      • Lors de la combustion (pouvant atteindre jusqu’à 900°C), le nombre de substances toxiques augmente. Ces substances se retrouvent dans tous les types de cigares et de cigarettes.
    • Les fumées de tabac
      • La fumée de tabac est un aérosol : c’est un mélange de gaz et de particules. Les substances entraînant un risque pour la santé sont essentiellement les gaz toxiques et les métaux lourds.
      • Les principaux composants des fumées de cigarette sont :
        • Monoxyde de carbone (responsable des risques cardiovasculaires) ;
        • Oxyde d’azote ;
        • Acide cyanhydrique (substance irritante, responsable des problèmes respiratoires) ;
        • Acétone (substance irritante, responsable des problèmes respiratoires) ;
        • Phénols (substance irritante, responsable des problèmes respiratoires) ;
        • Ammoniac ;
        • Cadmium ;
        • Mercure ;
        • Plomb ;
        • Chrome ;
        • Hydrocarbure (extrêmement cancérigène) ;
        • Benzène (extrêmement cancérigène) ;
        • Formaldéhyde (extrêmement cancérigène).
      • Pendant et après la combustion, le tabac contient environ 40 000 substances chimiques dont 70 cancérigène (le nombre de substance chimiques est multiplié par dix lors de la combustion, et le nombre de substances cancérigène est multiplié environ par deux).
      • Les fumées de cigarettes sont acides. Des inhalations profondes permettent à la nicotine d’entrer en contact avec le sang alvéolaire. Le passage de la nicotine dans le sang est alors rapide : le « shoot » est d'autant plus addictif qu'il est court et puissant.
      • Les fumées de pipes et de cigares sont alcalines. La pénétration de la nicotine dans le sang se fait par la vascularisation de la bouche, de façon beaucoup plus lente.
    • Les additifs :
      • Les humectants; ajoutés au tabac, ils peuvent représenter jusqu’à 5% du poids total d’une cigarette. Le propylène-glycol, le glycérol et le sorbitol sont des humectants ;
      • Les aromatisants; l’ammoniac a des propriétés aromatique dans les cigarettes ;
      • Les agents de combustion : la présence de nitrate permet à la combustion d’être plus complète, et ainsi réduire les taux de monoxyde de carbone. Le tabac se charge en nitrate lors du séchage (processus de fabrication).

1.2.  PROFESSIONS EXPOSEES

  • L’ensemble des professions sont concernées par le tabagisme, dans la mesure où la consommation de tabac est une décision individuelle et privée. dans le cadre professionnel, l’acte de fumer ne peut être une cause de licenciement (sauf cas de transgression de la loi et des règles de sécurité incendie ou du règlement intérieur de l’entreprise).
  • Certaines professions sont plus exposées que d’autres, comme par exemple la sécurité en boite de nuit, où la présence d’un employé dans les fumoirs peut être requise (tabagisme passif).
  • Au-delà des professions et métiers, l’ensemble de la population est concerné par le tabagisme. Cependant en France, entre 2016 et 2017,  le nombre de fumeurs 18-75 ans a légèrement diminué de 2,5%, passant de 29,4% à 26,9%. Concernant les fumeurs quotidiens de 18-24 ans, leur nombre total à quant à lui diminué de presque 10 points, passant de 44,2% à 35,3%.
  • En France, depuis 2006, plusieurs mesures ont été adoptées afin de réduire l’impact du tabagisme passif, par exemple en interdisant la consommation de tabac dans les locaux, clos et couverts, à usage collectif : entreprises publiques ou privées, établissements scolaires, établissements recevant du public mineur ou majeur.

2. DOMMAGES

2.1. DOMMAGES SUR LA PERSONNE (EFFETS SUR)

En France, d'après l'INVS, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable (environ 73 000 décès par an). Il s’agit d’un problème majeur de santé publique.

2.1.1. Actions sur la santé

  • Du fumeur
    • Le tabagisme actif concerne les courants primaire, secondaire et tertiaire de la fumée.
    • Fumer altère le goût, l’odorat, la peau, les cheveux et diminue l’apport d’oxygène au cerveau et aux muscles.
    • A travers le monde, la consommation de tabac est responsable de 6 millions de morts par an. La consommation de tabac provoque des maladies et des cancers, comme :
      • des maladies cardiovasculaires : le tabac augmente la pression artérielle, accélère le rythme cardiaque, et détériore les artères : les risques coronariens, les affections artérielles et les décès par infarctus du myocarde sont deux fois plus élevés chez les fumeurs ;
      • des maladies respiratoires : la fumée issue du tabac détériore l’appareil respiratoire. Les risques de bronchite chronique et de cancer du poumon augmente chez les fumeurs ;
      • des maladies digestives : les voies aérodigestives supérieures sont vulnérables à la fumée de tabac, et sa consommation entraine des cancers notamment de la bouche et du pharynx (75% des cas de cancers de la gorge), du larynx (22% des cas de cancers de la gorge) et du rhinopharynx (2% des cas de cancers de la gorge) ;
      • des maladies variées : le tabac est responsable de maux de tête, de vertiges et d’une diminution de la résistance à l’exercice. Fumer ralenti le processus de régénération des cellules et engendre des aggravations kératite, d’acné, des retards de cicatrisation etc. Le tabac peut provoquer également des cancers de la vessie, des reins, du sein, de l’œsophage…
    • Les effets cancérigènes du tabac ont été découverts dans les 1950.
    • En termes de nombre de risques spécifiques liés à l’exposition au tabac, les hommes et les femmes demeurent inégaux :
      • Chez les femmes : la prise de pilule contraceptive couplée à une prise de tabac augmente considérablement les risques cardiovasculaires et favorise l’apparition de caillots. Des règles plus douloureuses, l’avancement de l’âge de la ménopause, une baisse de la fertilité, des fragilités osseuses et des cancers du col de l’utérus sont des symptômes et maladies également constatés chez les femmes consommatrices de tabac. Lors d’une grossesse, la consommation de tabac entraine généralement des complications pour la grossesse elle-même pour le fœtus. L’apport de monoxyde de carbone au fœtus retarde et interfère avec le bon développement de l’enfant ;
      • Chez les hommes : le tabac provoque des troubles de l’érection, des troubles sexuels, des dégénérescences ainsi que des cancers des testicules.
    • La nicotine contenue dans les fumées à un double effet sur l’organisme, selon la dose :
      • A faible dose, la nicotine a une action para-sympathicomimétique : cela provoque un sentiment de relaxation, décontracte les muscles, et facilite la digestion ;
      • A forte dose, la nicotine a une action sympathicomimétique : cela provoque stress, vasoconstriction, augmentation de la vigilance, du pouls, de la tension, de la glycémie, du cortisol et des acides gras.
    • Les températures élevées des fumées inhalées (environs 200°C) provoquent des micro-brûlures de la zone buccale, de la gorge et des poumins (voies aéro-digestives).
    • Egalement, de manière générale, le tabac ralenti le fonctionnement du système immunitaire et peut potentiellement amplifier les symptômes d’autres maladies non nécessairement provoquées par la prise de tabac. 
  • Tabagisme passif
    • Le tabagisme passif concerne les courants secondaire et tertiaire de la fumée.
    • Le tabagisme passif est l’inhalation par des personnes non-fumeurs d’un mélange de fumée expulsée par le fumeur (courant tertiaire, environ 20%) et issue de la combustion du tabac (courant secondaire, environ 80%).
    • Ce mélange contient de la nicotine et des substances chimiques, listées ci-dessus, dont trois fois plus de monoxyde de carbone, sept fois plus de benzène et cent fois plus d’ammoniac.
    • Mis en lumière dans les années 1980, la personne exposée au tabagisme passif est susceptible de développer les même symptômes et maladies que les fumeurs, listés ci-dessus également.
    • D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le tabagisme passif est responsable de 600 000 décès par an, dont 30% sont des enfants. 

2.1.2. Dépendance

  • La dépendance du tabac est due à la nicotine, et est définie comme l’assujettissement à une substance toxicomanogène se manifestant lors de la suppression de cette dernière par un ensemble de troubles physiques, psychiques et comportementaux.
  • Environ 30% des fumeurs présentent des symptômes de dépendance physique (toux, oppression thoracique, fatigue, difficultés de concentration, anxiété…), et un fumeur sur deux décède d’une complication liée au tabac. La dépendance physique peut être évaluée via le test de Fagerström.
  • La dépendance psychique est liée aux propriétés psychoactives de la nicotine. La dépendance psychique créer la sensation de manque et apparaît rapidement, après l’injection de 5 à 6 doses de nicotine (5 à 6 cigarettes).
  • La dépendance comportementale dépend du niveau de pression procurée par l’environnement social. Cette dernière se manifeste principalement chez la population des 18-25 ans.
  • Dans le monde, de 1980 à 2012, la prévalence du tabagisme a diminuée de 42% chez les femmes et de 25% chez les hommes.

2.2. DOMMAGES SUR L'ENVIRONNEMENT (EFFETS SUR) 

  •  La surface mondiale des plantations de tabac représentent environ 50 000 km², et il est estimé que 12 000 tonnes de pesticides sont nécessaires à ces plantations, uniquement aux Etats Unis. Les pesticides sont des substances nocives pour santé et pour l’environnement, qui menacent particulièrement les écosystèmes, et à terme la biodiversité.
  • Le tabac engendre de la déforestation pour sa culture et pour le séchage (processus de fabrication). Il est estimé que la déforestation représente 30% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Chaque année, 20 000 hectares de forêts sont coupés pour l’exploitation des cultures de tabac. Les principaux pays producteurs de tabac touchés par la déforestation sont la Chine, le Malawi, le Zimbabwe et la Tanzanie.
  • La production de cigarettes génère de la pollution des sols, des eaux et de l’atmosphère de par les processus de fabrications et l’approvisionnement en matières premières.
  • Egalement, par leurs compositions et leurs combustions, les mégots de cigarettes sont chargés de produits toxiques (décrits ci-dessus). Les mégots de cigarettes se retrouvent très généralement dans la nature et sont difficiles à recycler. On estime qu’un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau potable.

2.3. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES 

2.3.1. ASPECTS ECONOMIQUES

  • L’objectif de l’Etat d’endiguer la consommation de tabac influe également le prix du produit. En 2014, 80% du prix d’un paquet de cigarettes était des taxes de l’Etat, 12% revenait aux cigarettiers et 8% aux buralistes. A terme, d’ici 2020, le paquet de cigarettes devrait atteindre le seuil de prix psychologique de 10 euros, dans le but de réduire drastiquement la demande.
  • Ces taxes génèrent de la criminalité : afin d’obtenir le produit à des prix plus raisonnable, les usagers font appels à la contrebande et au trafic.
  • De plus, le coût social engendré par le tabagisme (traitement des maladies, de la prévention, des campagnes de sensibilisation) est très difficile à évaluer. Il est estimé à 47,7 milliards d’euros par an à l’Etat, mais ce chiffre reste contesté, dans la mesure où très peu d’études ont été réalisées sur ce sujet.

2.3.2. ASPECTS SOCIAUX

  •  Pendant de nombreuses années, la cigarette et l’action de fumer étaient un marqueur social. Aujourd’hui, les mesures d’Etat on changées le regard de la population porté sur le tabagisme : fumer devient un marqueur social négatif.
  • Egalement, les populations consommant le plus de tabac sont les populations à faibles revenus : cela engendre des inégalités en matière de santé, au-delà de la fluctuation du nombre de fumeurs total.

3. DONNEES JURIDIQUES ET NORMATIVES

3.1. PARAMETRES

  • Les cigarettes mises sur le marché ou fabriquées sur le territoire national ne doivent pas dépasser un niveaux maximum d'émissions de 
    • 10 milligrammes de goudron par cigarette ;
    • 1 milligramme de nicotine par cigarette ;
    • 10 milligrammes de monoxyde de carbone par cigarette.
  • Les emballages des produits contenant du tabac et les mentions y figurant doivent être conformes aux normes définies dans le code de santé publique
  • Des affiches dont les modèles sont imposés doivent être placées dans les débits de tabac sur 
    • l’interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs
    • l’interdiction de vente et des produits du vapotage aux mineurs

3.2. REGLEMENTATION

  • L’ensemble de la réglementation mise en place en France a pour objectif de réduire le nombre de fumeurs, par l’augmentation des taxes ou en réduisant les espaces dans lesquels il est possible de consommer du tabac par exemple. Cette initiative porte le nom de « politique de lutte contre le tabac » qui est détaillées dans le Code de la santé publique.
  • Quelques mesures
    • Sur la vente au détail du tabac qui est un monopole d'état 
    • Sur l'interdiction de vendre des produits tabagiques ou ses dérivés aux mineurs,
    • Sur l'interdiction de consommer du tabac dans des lieux à usage public.

3.3. OBLIGATIONS

  • Des parents : protéger la santé de ses enfants  (Art 371-1 du code civil)
  • De la société civile : mettre en place une journée sans tabac le 31 mai 
  • des industriels qui ont l’obligation de mentionner des messages sanitaires sur les paquets de cigarettes et les autres produits dérivés du tabac, et doivent respecter un packaging est extrêmement normé.
  • Il est également interdit de vendre des produits tabagiques ou ses dérivés aux mineurs, et d’en consommer dans des lieux à usage public.
  • Des sociétés de lobbying se déclarer et faire l'objet d'un rapport annuel rendu public
  • Des institutions scolaires : Faire une information sur le tabagisme dès le primaire 
  • des débitants de tabac :
    • respecter les règles relatives à l'agencement d'un local commercial de vente de tabacs prévues par les textes
    • mettre en place les affiches réglementaires
    • ne pas vendre aux mineurs
  • Des chefs d'entreprise : informer et faire respecter l'interdiction du tabac dans les lieux publics
  • Des salariés : respecter l'interdiction de fumer
  • des professionnels de santé : prévenir le tabagisme, dépister et accompagner les fumeurs dans leur sevrage selon leurs besoins

4. EVALUATION

4.1. METROLOGIE

  • En 2018, en France, les ventes de produits tabagiques étaient réparties ainsi :
    • Cigarettes, cigares et cigarillos : 40 232 tonnes vendues (80,88%) ;
    • Tabac à rouler, pipe : 7 620 tonnes vendues (15,32%);
    • Tabac à mâcher ou à priser : 1 888 tonnes vendues (3,80%).
  • l'évaluation du tabagisme comporte deux aspects : l'évaluation du tabagisme au niveau des personnes et l'évaluation du tabagisme au niveau collectif
  • Au plan individuel
    • Le paramètre le plus influant de la fréquence d’apparition des risques sanitaire liés à la consommation de tabac est la durée d’exposition au produit, devant la quantité absorbée.
    • L'impact du tabac peut être mesuré par des examens portant sur différents paramètres cliniques du sujet
    • Le degré de dépendance peut être évalué au moyen de différents tests
  • Au plan collectif il peut être intéressant d'évaluer 
    • Le nombre d’usagers représentant l’étendue du problème de santé publique.
      • Le nombre d’usagers peut être collecté de plusieurs manières (liste non-exhaustive) :
        • Enquêtes par échantillonnage;
        • Enquêtes par extrapolation;
        • Enquêtes réalisées avec la collaboration d’organismes collecteurs d’informations (Santé publique, médecines générale, laboratoires spécialisés…) ;
        • Enquêtes auprès des distributeurs de tabac ;
        • Enquêtes auprès des producteurs de tabac…
      • Le nombre d’usagers est généralement déterminé par échantillonnage : les habitudes de consommations d’une population sont déterminées sur un nombre d’individus restreints puis extrapolée afin d’obtenir une tendance générale.
    • les caractéristiques des différents produits mis sur le marché
      • La composition et les effets engendrés par les substances contenues dans le tabac permettent de mesurer la gravité du problème de santé publique.
      • Les risques et dangers encourus par les fumeurs de tabac sont à ce jour globalement bien connus, et dépendent des avancées technologiques en matière de recherche, de chimie et de médecine :
        • Les laboratoires de recherche déterminent le nombre de substances nocives contenues dans le tabac ainsi que leurs effets ;
        • Les organisations spécifiques et les associations engagées dans la lutte contre le tabac peuvent également apporter des contributions, au travers d’action de lobbying et de recherche ;
        • Les organismes d’Etat (OFDT, Santé Publique…) font régulièrement des études afin de mettre en lumière les nouvelles connaissances relatives au produit, ce qui permet de corréler plusieurs facteurs.
      • L’évaluation des risques liés à la composition du tabac évolue de manière perpétuelle

4.2. BASE DE DONNEES

  • Plusieurs bases de données existent concernant les chiffres liés au tabagisme, et ces dernières sont régulièrement mise à jour, généralement par les organismes détenteurs. Leur accessibilité dépend de l’organisme ayant réalisé ou commandé l’étude, et du traitement qui en ai fait.
  • Les méthodes de réalisation des bases de données sont également sensibles aux avancées technologiques : par exemple, l’outil informatique a permis de collecter et de traiter plus de données.
  • La véracité de ces bases de données est surveillée, dans la mesure où le tabagisme est un problème majeur de santé publique, dont l’Etat est le principal acteur de la maîtrise du risque (législation, campagnes de lutte contre le tabac…).

5. PREVENTION

5.1. TECHNIQUE COLLECTIVE

  • la prévention technique collective passerait par la réalisation de produits non toxiques et non addictifs.
  • Possibilité de mise à disposition des fumeurs, après avis du CHSCT, d'un local équipé d'un dispositif d'extraction d'air par ventilation mécanique permettant un renouvellement d'air minimal de dix fois le volume de l'emplacement par heure
  • En fait le prévention est essentiellement organisationnelle.

5.2. ORGANISATIONNELLE

5.2.1. Prévention au plan international et national

  • La prévention organisationnelle s’établit essentiellement par la politique de l’Etat de lutte contre le tabac.
  • Le tabac présente des risques sanitaires graves, de par la facilité d’accès au produit (relève d’une volonté individuelle) et ses conséquences sur la santé. En France, la politique de lutte contre le tabagisme est sur la voie de la réussite : le produit est de plus en plus considéré comme un marqueur social négatif, et le nombre de fumeurs reste stable ou diminue au fil des années.
  • Des initiatives publiques sont prises régulièrement, comme par exemple le mois sans tabac, incitant les fumeurs à réduire leur consommation de tabac. L’Organisation Mondiale de la Santé effectue des campagnes de sensibilisation et créer des affiches de prévention et de sensibilisation.

5.2.2. Prévention au plan local 

  • La mise en application de la législation dans l’entreprise constitue une méthode de prévention. L’interdiction de fumer dans les lieux publics, la mise en place d’éléments de signalisation, de sensibilisation et les restrictions imposés par L’Etat français contribuent au « climat » favorisant l’arrêt de la consommation.
  • Le traitement des risques psychosociaux (RPS) peut également diminuer le nombre de consommateurs dans l’entreprise, dans la mesure où la prise de tabac est généralement associée au stress. La connaissance et la prévention des risques psychosociaux est une méthode indirecte de prévention du tabagisme, et peut elle-même inclure des campagnes anti-tabac.
  • Les sensibilisations en entreprise concernent également les départs de feu engendrés par la cigarette : la communication de la réglementation incendie et son respect participent à la politique anti-tabac. IL convient donc d’organiser l’information et la consultation ds instances représentatives du personnel (CHSCT, et, prochainement les Comités Sociaux Economiques dont la Commission Santé Sécurité Conditions de Travail est investie des questions de santé et de sécurité au travail).

5.3. FACTEUR HUMAIN

5.3.1. Formation, information

  • Il est important d’aborder la motivation d’arrêter la prise de tabac du fumeur et de transmettre des messages de prévention. La mise à disposition des coordonnées des services d’aides lors des visites médicales peut également orienter les personnes consommant du tabac.
  • Les campagnes de sensibilisation créer par l’Etat et les diverses associations engagée dans la lutte contre le tabac sont d’excellents vecteurs de transmission d’information.
  • Un certain nombre d’affiches de prévention sont disponibles en libre accès sur Internet.
  •  En fonction de la politique de l’entreprise, diverses actions complémentaires peuvent être réalisées, comme :
      • Des journées spécifiques sans tabac ;
      • Des séances de dépistages ;
      • Des sessions d’informations sur les dangers liés au tabac.
  • En entreprise, des formations peuvent être effectuées et porter sur les thèmes suivant :
    • Les dangers du tabagisme actif et passif (souvent méconnus et/ou niés) ;
    • La dépendance tabagique ;
    • L'analyse des motivations au tabagisme ou à l'arrêt ;
    • Les méthodes de sevrage.
  • Des organismes de formations proposent des dépistages individuels ou collectifs. En matière de prévention individuelle, il faut aussi organiser l’information et la consultation ds instances représentatives du personnel.  Les orientations et actions individuelles de sensibilisation ou de soins organisées à l’initiative de l’employeur doivent garantir le respect des libertés et les garanties de confidentialité sur les données personnelles en santé. Les instances représentatives du personnel (CHSCT, et, prochainement les Comités Sociaux Economiques dont la Commission Santé Sécurité Conditions de Travail sont  investie de toutes les questions de santé et de sécurité au travail, individuelles ou collectives.

5.3.2. Suivi médical 

  • Il n'y a pas de suivi médical institué en entreprise concernant le tabagisme 
  • Toutefois les fumeurs exposés à des cancérogènes, au stress, aux horaires atypiques, à l'instabilité professionnelle, etc..  doivent être suivis plus particulièrement afin de dépister des troubles précoces et/ou de les accompagner vers une démarches de sevrage 

5.3.3. Prévention individuelle

  • La prévention individuelle initiale passe par le non-usage du tabac, à défaut par un usage modéré de celui-ci, par le dépistage de l'addiction et enfin par un sevrage le plus précoce possible.
  • Le dépistage
    • Même collectif le sevrage tabagique ne peut procéder que d'une démarche individuelle d'où l'intérêt d'un dépistage systématique du tabagisme afin de mesurer le degré de motivation à l'arrêt.
    • La balance décisionnelle consiste à lister les plaisirs liés au tabac et les éléments favorables à son l'arrêt.
  • Le sevrage tabagique
    • Il n'est possible que pour des fumeurs motivés; Il doit être précéder d'un bilan préalable pourtant sur :
      • les antécédents et les habitudes tabagiques
      • les comportements alimentaires
      • les addictions associées
      • les troubles psychologiques associés éventuels qui peuvent être dépisté au moyen de différentes échelles : HAD, Beck-Pichot si au HAD le D est > à 8, l'échelle d'Angst (troubles bipolaires)
    • En cas de troubles psychologiques associés un traitement devra être mis en place 3 semaines avant le début du sevrage.
    • Les techniques classiques associent sur une quadruple prise en charge :
      • La prise en charge de la dépendance nicotinique est réalisée à l'aide de substitut nicotinique :
        • la gomme à mâcher à 2 mg vendue sans ordonnance ou celle à 4 mg vendue sur prescription médicale,
        • le timbre transdermique à diffusion sur 16 heures ou 24 heures délivré sur prescription médicale.
        Les substituts doivent apporter des doses suffisantes pour supprimer l'effet de manque. Un dosage légèrement supérieur est préférable à un dosage trop faible pour éviter le recours aux shoots.
      • La prise en charge comportementale peut se réaliser à plusieurs niveaux :
        • comprendre le rôle gratifiant de la cigarette
        • transférer ce plaisir lié à la prise de tabac sur une autre activité moins dangereuse
        • développer des renforcements négatifs
        • éventuellement être poursuivie dans le cadre d'une thérapie comportementale et cognitive
        • Au quotidien, la cigarette peut être remplacée par une situation commune comme boire un verre d’eau, prendre une inspiration profonde… Il est possible d’associer l’entourage de la personne en sevrage tabagique.
      • La prise en charge sociale consiste à analyser les situations favorables au tabagisme et à trouver des réponses adaptées (remplacer la cigarette anti-stress par une respiration abdominale profonde..., un verre d'eau….., remplacer la cigarette de prise de contact par autre chose … faire participer l'entourage...)
      • La prise en charge des troubles associés est indispensable pour éviter les récidives :
        • troubles psychologiques,
        • troubles alimentaires : prendre le temps de faire des vrais repas bien équilibrés riches en légumes ; redécouvrir les saveurs et les odeurs.
    • Autres techniques de prises en charge : acupuncture, homéopathie, mésothérapie, hypnose … dont on ne connaît pas exactement le niveau d'action.
  • L'accompagnement post-tabagique
    •  Après un arrêt, les risques de rechute sont importants, et bien qu’ils diminuent avec le temps, ils ne deviennent que très rarement nuls. Environ un ex-fumeur sur deux rechute et consomme à nouveaux du tabac trois mois après l’arrêt. La poursuite des actions engagées est cruciale dans cette période. 
    • Les rechutes peuvent être dues à une pression sociale, à un « climat » familial ou en entreprise défavorable, à un manque de soutient général… Des actions orientées vers le sport ou la diététique permettent de réduire les risques de rechutes, en modifiant le comportement de l’individu.
    • En cas de récidive il faut noter les progrès accomplis, les pièges à éviter, en vue d'une nouvelle tentative.
    • En entreprise la lutte contre la récidive passe par la possibilité d'entretien d'accompagnement post tabagique, la limitation des espaces fumeurs et le repérage des situations de stress associés au tabac.

6. REFERENCES

6.1. JURIDIQUE : DIRECTIVES, LOIS ET REGLEMENTS

6.1.1. TEXTES PHARES

  • OMS
  • UE

6.1.2. CODE DU TRAVAIL

  • Obligations de l'employeurs : Art L 4112-1 à 13
  • Obligation des travailleurs : Art L4122-1 et 2 

6.1.3. CODE DE LA SANTE PUBLIQUE : lutte contre le tabagisme 

  • Définitions, information et prévention 
    • Art L 3511-1 à 3 dont L 3511-2 sur l'obligation d'une sensibilisation au risque tabagique dans les établissements scolaires et à l'armée.
    • Art R 3511-1 à 2 et D 3511-3 
  • Produits du tabac
    • Dispositions générales
      • Art L 3512-1 à 9
      • Art R 3512-1-1 à 6 sur le lobbying
      • Art R 3512-2 à 9 sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics
    • Modalités de vente Art L 3512-10 à 14 et Art D 3512-9-1
    • Ingrédients et émissions Art L 3512-15 à 19 
      • Art D 3512-9-2 à 7 condition d'agrément 
      • Art R 3512-10 à 16
      • Art D 3512-16-1 à 3
    • Caractéristiques des conditionnements
      • Art L 3512-20 à 22
      • Art R 3512-17 à 25 sur l'aspect et le contenu des unités de conditionnement
      • Art R 3512-26 à 29 sur les mentions à mettre sur les conditionnements
      • Art R 3512-30-sur la publicité sur le produit du tabac
    • Traçabilité
      • Art L 3512-23 à 26
      • Art R 3512-31 à 34
    • dispositions applicables à certaines collectivités d'outre-mer Art L 3512-23 à 28
  • Produits de vapotage
    • Dispositions communes Art L 3513-1 à 6 et D 3513-1 à 4
    • Dispositions propres aux produits de vapotage contenant de la nicotine
      • Ingrédients et émissions Art L 3513-7 à 14 et R 3513-5 à 10
      • Présentation du produit Art L 3513-15 à 19
  • Produits à fumer à base de plantes autre que le tabac Art L 3514-1 à 6 et Art R 3514-1 à 2
  • Dispositions pénales
    • Contrôles Art L 3515-1 à 2 et R 3515-1
    • Sanctions et responsabilités pénale Art L 3515-3 à 6 et R 3515-2 à 8
    • Parties civiles Art L 3515-7 

6.1.4. AUTRES TEXTES

  • Code général des impôts Art 568
  • Code civil
  • Arrêté du 22 août 2016 relatif aux produits du tabac, du vapotage, et à fumer à base de plantes autres que le tabac ainsi qu'au papier à rouler les cigarettes 
  • Décret n° 2010-720 du 28 juin 2010 modifié relatif à l'exercice du monopole de la vente au détail des tabacs manufacturés

6.2. RECOMMANDATIONS – NORMES

  • Norme ISO 4387 pour le goudron
  • Norme ISO 10315 pour la nicotine 
  • Norme ISO 8454 pour le monoxyde de carbone
  • norme ISO 8243 concernant la vérification de L'exactitude des mesures concernant le goudron et la nicotine 

6.3. BIBLIOGRAPHIE & SITOGRAPHIE

  • Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail 
  • Baromètre Santé 2017
  • Direction générale des Douanes et Droits Indirects (DGDD)
  •  HAS : www.has-sante.fr
  • inpes.santepubliquefrance.fr 
  • INRS : Tabac
  • INSERM : analyse des composants du tabac 
  • INVS.santepubliquefrance.fr
  • légifrance : tabac
  • Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT ; www.OFDT.fr)
  • OMS
  • www.stategie.gouv.fr
  • www.tabac-humain.com : « La nicotine » par le Professeur Robert MOLIMARD
  • travail-emploi.gouv.fr 

REDACTION

  • AUTEURS : 
  • Création : Etudiants en Licence pro QHSSE de l'université Paris-Marne-La-Vallée Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Add contactlyndacoffie@gmAdd contactKevin DuarteCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Add contactCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; sous la direction de Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; et  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
  • Relecture : Bertrand Fauquenot, addictologue, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; joel Nis, préventeur indépendant, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
  • DATE DE CREATION : mai 2019
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7. ANNEXES